Véritable fléau, les pigeons des villes sont une préoccupation importante de la Municipalité d’Aurillac, qui souhaite en limiter la prolifération.
« Les pigeons sont responsables de nombreuses nuisances en centre-ville. Aussi, afin de mieux appréhender leur mode de vie et de lutter contre les désagréments qu’ils occasionnent, la ville d’Aurillac a récemment sollicité un cabinet pour une étude spécifique. Celle-ci a révélé la présence de trois colonies principales sur les secteurs de la Montade, du square Vermenouze et du quartier Saint-Géraud. Les pigeons se concentrent essentiellement sur ces trois sites, car ils y trouvent des conditions favorables pour se nourrir, se reproduire et se loger à l’abri des agressions extérieures. La commune va prochainement prendre des mesures pour essayer de limiter leur prolifération, mais nos concitoyens doivent également participer à cette opération.
En effet, il faut absolument éviter de nourrir les pigeons, mais aussi, sur les trois sites recensés, il faut procéder, dans la mesure du possible, à la fermeture des lieux de nidification, comme les greniers ou les combles », explique Alain Coudon, conseiller délégué à la proximité et au cadre de vie.
Outre ces trois colonies, plusieurs autres groupes de pigeons ont été remarqués sur le territoire communal. Même si aucune prise en charge particulière ne semble nécessaire pour l’instant, la vigilance sera de mise. Désireuse d’intervenir rapidement, la Municipalité d’Aurillac a pris la décision d’implanter un pigeonnier dans le secteur du square Vermenouze. D’une capacité maximale de 80 cases, ce dispositif va permettre de limiter les nuisances occasionnées par les pigeons sur ce site, en concentrant la population de pigeons autour du pigeonnier, mais aussi de diminuer leur nombre global par une gestion maîtrisée de la reproduction (stérilisation des œufs). En fonction de cette expérimentation, des installations similaires pourront être mises en place dans les quartiers de la Montade et de Saint-Géraud.
Par ailleurs, afin de compléter ce dispositif, des graines contraceptives seront distribuées sur les lieux de fréquentation des pigeons afin qu’ils deviennent stériles.
Info +
Le pigeon des villes est communément appelé pigeon biset (Columba livia). Contrairement au pigeon ramier qui niche dans les arbres, il fait son nid dans les anfractuosités des bâtiments. Espèce à fort potentiel d’adaptation, les pigeons s’acclimatent très rapidement à leur nouvel environnement et n’ont pas peur d’essayer de nouveaux lieux, de nouveaux aliments… Ces oiseaux ont le statut d’animaux domestiques, bien que sans propriétaire, et sont donc régis par la règlementation s’appliquant à cette catégorie. Leur prolifération dépend de deux facteurs : la possibilité de se nourrir et celle de nidifier. Leur durée de vie moyenne est de 6 à 7 ans. Un couple peut produire 7 nichées de 2 jeunes par an. Les jeunes se reproduisent, au plus tôt, à l’âge de 6 mois. Lorsque le milieu est saturé (tous les sites occupés), la productivité diminue et, s’ils le peuvent, les jeunes se dispersent pour essayer de trouver un site et former une nouvelle colonie. Une colonie est un groupe de pigeons régis par une organisation sociale structurée. Un ou des meneurs de groupe y sont présents et n’ont de cesse de garder la colonie soudée. La préservation de sa niche écologique étant la priorité, une colonie n’en attire jamais une autre et se contente de croître.