• Présentation du projet
Redécouvert à l’occasion des fouilles engagées en 2013, le passé remarquable du quartier Saint-Géraud est désormais au coeur d’un projet ambitieux de revitalisation urbaine destiné à l’intégrer pleinement à la politique de développement de la ville.
Ainsi, la réalisation d’un espace public ouvert aux abords de l’abbatiale permettra à la fois de mettre en valeur les vestiges tout en offrant aux Aurillacois un lieu de détente et de convivialité facilement accessible. Par ailleurs, les espaces publics tels que la rue du Monastère, la place Saint-Géraud et le Square des Justes seront largement rénovés pour améliorer le cadre de vie et renforcer l’attractivité démographique, économique et sociale du quartier. Enfin, l’abbatiale elle-même fera l’objet d’importants travaux de restauration.
Bénéficiant d’atouts historiques, esthétiques et culturels inestimables, situé à deux pas du quartier d’Angoulême qui accueillera le futur grand musée d’Aurillac, Saint-Géraud est donc appelé à retrouver une place centrale dans le tourisme patrimonial de la ville.
Le quartier constituera alors non seulement une porte d’entrée de choix pour nos visiteurs, mais il deviendra également un véritable moteur de développement pour Aurillac comme il le fut déjà il y a plus de 1000 ans de cela.
UN CHANTIER MAJEUR POUR L'AVENIR DU QUARTIER
En 2013, un projet de construction d’un ensemble immobilier jouxtant en partie sud l’abbatiale Saint-Géraud a mis à jour des vestiges non soupçonnés et d’un intérêt exceptionnel pour les scientifiques.
Cette découverte majeure pour la connaissance de l’histoire de la cité géraldienne a conduit très rapidement à l’abandon définitif du projet immobilier.
Outre la valorisation de ce site patrimonial, la ville d’Aurillac souhaite profiter de cette opportunité pour proposer un projet de redynamisation du quartier historique Saint-Géraud, aujourd’hui en difficulté sur le plan économique, démographique et social.
Les deux prochaines années vont donc voir la renaissance de ce quartier, qui va ainsi retrouver une cohérence urbaine, drainer des flux piétons par la création d’une nouvelle polarité commerciale et devenir un lieu d’agrément et de détente en centre-ville.
La médiation citoyenne trouvera naturellement toute sa place pour déterminer les usages de ce site, qui s’inscrit pleinement dans la volonté municipale d’améliorer, à travers des projets structurants et concertés, le cadre et la qualité de vie de tous les Aurillacois.
Tout au long des 24 mois que devraient durer les différentes étapes de ce chantier majeur pour l’avenir du quartier Saint- Géraud, la ville d’Aurillac s’efforcera de tenir régulièrement informés les riverains, les commerçants et les usagers du secteur et de minimiser les impacts des travaux, notamment en termes d’accessibilité et de stationnement.
Ensemble, nous allons écrire l’avenir de ce quartier millénaire.
Pierre Mathonier
Maire d’Aurillac
LA GÉNÈSE DU PROJET
Le projet d’aménagement d’un immeuble et d’un parking souterrain en cœur de ville d’Aurillac, ville d’origine médiévale, a conduit à l’ouverture d’une procédure d’archéologie préventive sur un espace de 3.000 m2 immédiatement au sud de l’église abbatiale.
Le Ministère de la Culture a prescrit une opération d’archéologie préventive, qui a été conduite par l’opérateur Mosaïques Archéologie entre fin 2013 et début 2015.
Le site était connu des Aurillacois par la présence du complexe scolaire traversé par le canal Saint-Étienne (ou des usiniers) d’époque moderne qui coupait littéralement le site du nord au sud, soit de l’église abbatiale à la place Gerbert.
L’archéologie préventive a révélé un sous-sol extrêmement riche. C’est un véritable livre relatant 1.500 ans d’histoire d’Aurillac qui a été ouvert essentiellement centré sur l’abbaye.
L’appellation Abbaye Saint-Géraud d’Aurillac est en réalité abusive, car à l’origine c’est un monastère que Géraud d’Aurillac fonde vers 894.
Ce monastère est dédié à Saint-Pierre et à Saint-Clément. La fondation de cet établissement religieux passe pour être à l’origine de la ville actuelle.
Les recherches archéologiques ont démontré une occupation du site dès l’Antiquité avec de nombreuses structures maçonnées du Moyen Âge aux Temps modernes. Un cimetière occupant un espace de plus de 1000 m² daté d’un large VIIe siècle marque durablement le site. La découverte certainement la plus remarquable est celle de sarcophages monoxyles datés entre le VIIIe et le dernier quart du Xe siècle.
L’unicité de la découverte aurillacoise réside en la qualité de conservation et en la densité de ces sarcophages monoxyles. Au total, ce n’est pas moins de 24 sarcophages qui ont été identifiés dont 12 en parfait état de conservation réalisés à partir de grumes de chêne et de hêtre.
Le haut Moyen-Âge est donc bien représenté depuis le VIIe siècle jusqu’au Xe siècle. Le Moyen-Âge central a livré quant à lui de nombreux édifices dont toute l’aile orientale du cloître. On y trouve notamment la salle capitulaire, mais aussi une écurie détruite par un incendie au début du XIIe siècle. Le mobilier archéologique est très présent avec plus de 5800 artefacts métalliques et près de 750 fragments de verre.
L’époque Moderne (XVIe-XVIIe siècles) est toute aussi bien représentée et témoigne d’un changement d’occupation du site depuis le départ des moines bénédictins en 1561 au profit des chanoines. Le site se couvre alors de bâtiments d’habitation et de calades (sols de galets de rivière posés de chant).
Cette opération archéologique apporte un éclairage nouveau et sans commune mesure sur l’histoire d’Aurillac.
Nicolas Clément
Archéologue, Mosaïques Archéologie
DESSINER LE NOUVEAU VISAGE DU QUARTIER
Les fouilles engagées en 2013 autour de l’abbatiale Saint-Géraud ont conduit la Ville d’Aurillac à projeter un espace public mettant en avant la qualité de ces vestiges archéologiques, tout en assurant leur préservation.
Au cœur de l’ancienne cité médiévale, le projet occupe un intérieur d’îlot de près d’un hectare et les rues adjacentes, avec pour objectif de créer des conditions d’ouverture et de porosité au sein de la ville dense, une adaptabilité et une disponibilité maximale de l’espace public.
La réactivation de ce quartier s’inscrit dans une logique de revalorisation des sols et de libération des usages possibles à destination de tous (habitants, festivaliers, touristes) par la revendication d’un sol libre exempt d’aménagements perturbateurs.
Le nouveau nivellement généré par l’enfouissement des vestiges impose des dispositifs de soutènement, dessinés à l’image de grandes équerres minérales en pierre de Bouzentès, lesquelles induisent des parcours et une hiérarchisation de l’espace public autour de quatre entités.
À l’aplomb des vestiges, aux pieds de l’abbatiale, se situe le plateau archéologique : une prairie sèche enrichie de vivaces.
Dans la continuité de la place des docks un verger suspendu laissé ouvert à des usages d’agréments. Ce secteur sera planté d’une strate arbustive, d’une pelouse et d’un ensemble d’arbres fruitiers. Le long de la fromagerie Morin, le jardin du belvédère sera constitué de massifs vivaces et d’une strate arbustive le long des murs aveugles.
Au pied du chevet de l’abbatiale, zone majoritairement ombragée sera planté d’une strate végétale basse. Les vestiges s’inscrivent dans une logique de suggestion et d’évocation par leur matérialisation au sol en pierre de Bouzentès, et de témoignage plus direct par la mise en œuvre de vitrines ponctuelles.
Enfin un belvédère permettra d’apprécier le site dans son ensemble.
AYMERIC ANTOINE
Architecte Antoine Dufour Architectes
Budget : 5 987 213 € M€
Financement :
Financeurs |
Montant en euros |
Communauté d’Agglomération du Bassin d’Aurillac |
250 000 € |
Conseil Départemental |
150 000 € |
Conseil Régional Auvergne Rhône Alpes (à travers CPER et Action Coeur de Ville) |
1 852 331 € |
État (à travers CPER, DSIL) |
1 363 000 € |
DRAC |
50 000 € |
Fonds européen Leader |
153 000 € |
Ville d’Aurillac |
2 168 882 € |
• Actualités
Les aménagements paysagers et la mise en valeur du site des vestiges du cloître de Saint-Géraud avancent à grands pas.
Les murs (équerres) sont terminés et l’entreprise Soulié est en train de bâtir les murs du Belvédère. L’entreprise Loreto Pavage poursuit la pose des pierres et galets sur le haut du projet. L’entreprise Gauthier, pour sa part, a commencé début avril la pose des pierres verticales qui habillent les murs (équerres).
Fin des travaux au 1er trimestre 2025
• Vidéothèque
Retrouvez ici régulièrement de nouvelles vidéos des avancées des travaux !
• Revue de presse