Le réseau de chaleur géré par ACB, filiale d’Engie, a été mis en service le 1er octobre 2020. Face aux succès écologique et économique renforcés par un contexte de hausse des prix des énergies fossiles, une première extension du réseau est intervenue rapidement. Les nouvelles demandes ne pouvant être absorbées par les installations en place, la Ville d’Aurillac et le concessionnaire étudient les conditions de son extension par la construction d’un deuxième réseau.

Le réseau actuel, alimenté par 2 chaudières bois situées dans la chaufferie de l’Yser, distribue l’énergie calorifique à 183 bâtiments des quartiers sud, dont la moitié est à destination résidentielle publique ou privée et concerne 6000 personnes. En complément, deux chaudières de secours alimentées au gaz font l’appoint du dispositif sur la base d’une mixité énergétique composée à minima de 85 % de bois énergie. Pour 2023, la part bois énergie était de 87,4 %, le contrat était donc largement rempli.
Côté environnemental, le bilan carbone du réseau de chaleur, depuis sa mise en service, est plus que positif puisqu’il a permis d’épargner au territoire la production de 21 319 tonnes d’émission de Co2, soit l’équivalent de 9100 voitures parcourant 15000 km par an !

Côté économique, là encore le bilan est positif, puisque les factures sont environ 14 % moins élevées qu’en système 100 % gaz. De plus, la solution biomasse présente une meilleure garantie de stabilité des prix que les énergies fossiles dans un contexte géopolitique mondial très incertain.

c’est la quantité de Co2 évitée depuis 2021 grâce au réseau de chaleur.

Un deuxième réseau de chaleur pour répondre aux nouvelles demandes d’abonnements

De nouveaux raccordements au réseau existant feraient passer la mixité énergétique sous le seuil contractuel des 85 %. Ce qui n’est pas possible. C’est donc une autre solution qui doit être envisagée pour satisfaire les nouvelles demandes d’abonnements, sachant que les ressources forestières cantaliennes qui produisent deux fois plus de bois (7m3/ha/an) qu’on en récolte (2 à 4 m3/ha/an) sont sous exploitées.
La construction d’un deuxième réseau de chaleur, couplé au premier, est envisagée. Le nouveau tracé du réseau pourrait s’étendre vers le nord et vers l’ouest de la ville. Soixante bâtiments pourraient être raccordés dans l’hypothèse la plus large. Ce nouveau réseau serait doté de sa propre chaufferie basée à Toulousette. C’est une localisation qui présente plusieurs avantages, une bonne accessibilité pour les livraisons de bois, mais aussi une faible densité d’habitat à proximité du site. Il s’agira là encore d’un système de chaudière biomasse qui permettra d’améliorer encore la mixité bois/gaz qui pourrait atteindre 90 % de bois énergie.

Questions à Alex Dumas, directeur des services techniques

AI : C’est un projet qui pourrait voir le jour quand ?
A.D. : C’est un projet qui devrait pouvoir être mené de manière plus rapide que le premier réseau, notamment par le fait qu’il sera confié au délégataire en place, ACB. Une mise en service avant l’hiver 2028-2029 est réaliste.

AI : Quelles sont les conditions pour être éligible au raccordement au réseau de chaleur ?
A.D. : Le schéma directeur a permis d’identifier les zones de la ville potentiellement favorable à la réalisation du nouveau réseau de chaleur. Le choix est technique et économique, il faut un potentiel de consommation assez important pour amortir l’investissement. Les consommateurs potentiellement éligibles devront avoir un système de chauffage compatible avec le réseau de chaleur (chauffage central).

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